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Spécialiste de géopolitique, [url=http://www.mansmanifesto.com]doudoune moncler[/url] directeur de la revue Hérodote, Yves Lacoste souligne l'émergence de l'émotion [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]giubbotti peuterey[/url] dans l'opinion publique et met en garde contre les risques de confusion avec les choix politiques des ?tats.

Le " droit d'ingérence " est à nouveau à l'ordre du jour après le conflit du Kosovo. Des guerres peuvent-elles être " humanitaires " ?
Yves Lacoste. Il y eut des guerres pour le droit et la justice, en particulier celles pour l'indépendance menées dans différents pays du tiers-monde - quelles qu'aient été les formes de ces guerres - qui avaient pour objectifs l'obtention de droits, notamment celui de la souveraineté. Est-ce que cela fait partie de l'humanitaire ? En tout état de cause, on constate qu'il y a toujours un objectif politique. Plus récemment, par exemple lorsque des Hutu ont massacré des Tutsi, et réciproquement, c'était évidemment - [url=http://www.davidhabchy.com]barbour outlet[/url] nonobstant l'horreur de ces tueries - des opérations de type politique et géopolitique dans un objectif de pouvoir.
L'humanitaire est une forme de sensibilité à laquelle l'opinion publique, dans les pays occidentaux notamment, est de plus en plus réceptive. Dans l'affaire du Kosovo, l'opinion a réagi ainsi parce qu'elle avait eu l'expérience de ce qui avait eu lieu avant en Bosnie. Au début de la crise bosniaque on a pu dire que les Serbes mais aussi les Croates et les musulmans agissaient de la même fa?on. On s'est ensuite rendu compte que ce furent en fait les Serbes qui avaient le plus mené la purification ethnique. Mais surtout, alors que tout semblait plus ou moins réglé après les accords de Dayton, il y a eu l'affaire de Srebrenica, un acte [url=http://www.rivaluta.it/hot/hogan.asp]hogan outlet[/url] de purification ethnique absolument gratuit. Ce fut en quelque sorte le point d'orgue désastreux qui a fait que beaucoup de gens ont dit : ce n'est plus possible. Ainsi, lorsque l'affaire du Kosovo commen?ait à prendre le devant de la scène - en réalité elle tra?nait depuis longtemps -, très nombreux ont été ceux qui en sont arrivés à dire : non, ?a suffit.
Précisément, à partir du moment où la question devient suffisamment cruciale pour l'opinion, le choix de l'intervention militaire au détriment de la recherche d'un règlement pacifique n'est-il pas une décision politique ? Peut-on encore parler d'humanitaire ?
Yves Lacoste. L'opinion fran?aise est extrêmement sensible à ce terme. [url=http://www.rathmell-arch.co.uk/hollister.html]hollister outlet[/url] Mais on ne voit pas quels sont les raisonnements qu'on peut faire à partir de cette seule notion. Auparavant, il y avait des ?tats qui envoyaient des munitions, des armes. Le mot humanitaire marque la mise en ouvre par des ONG, des groupes privés animés de préoccupations diverses, de moyens alimentaires, sanitaire et de sécurité humaine. Ils vont en quelque sorte mobiliser des sommes fournies soit par des organismes comme l'UE, soit des dons privés, pour apporter des éléments qui ne sont pas des armes. C'est cela qui est nouveau.
À [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]nike air jordan pas cher[/url] partir de ce moment-là, bon gré mal gré, les organisations humanitaires ne deviennent-elles pas partie prenante ?
Yves Lacoste. Bien s?r, elles le sont, d'autant plus qu'elles participent [url=http://www.re-tek.co.uk/abercrombie.html]abercrombie uk[/url] à l'émotion de l'opinion et la développent. Il ne faut certes pas non plus [url=http://www.getconversational.com]hollister pas cher[/url] idéaliser le r?le des ?tats dont les gouvernements sont partagés en différentes tendances, mais avec le r?le des ONG on se trouve en présence d'une démultiplication de ce phénomène. Au niveau local le conflit du Kosovo est absolument classique : une rivalité de [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]jordan pas cher[/url] pouvoir sur un territoire, qui n'a d'ailleurs pas de valeur économique tellement grande mais surtout une charge symbolique pour les Serbes. Ce qui est nouveau, si on change de niveau d'analyse, c'est qu'une partie de l'opinion européenne - qui s'est mobilisée avant les gouvernements - a dit : il faut faire quelque chose. Et [url=http://www.rivaluta.it/css/moncler.html]moncler outlet[/url] là, au niveau européen, on se trouve face à une intervention qui n'a - à mon [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin[/url] sens - aucun enjeu territorial. Je crois qu'il s'agit du premier conflit pour des sentiments.
Mais, dans le même temps, il faut bien le souligner, cette guerre s'inscrit dans une conjoncture géopolitique planétaire. La Russie, héritière de l'URSS, a été absolument incapable de s'opposer à l'intervention. La disparition de la superpuissance qui faisait contrepoids aux ?tats-Unis se traduit par la possibilité pour toute une série d'opinions, qui sont fondées sur le plan individuel d'émotion, de pouvoir s'exprimer sans limites, parce qu'il n'y a pas de menace en face.
Mais l'émotion ou ce qu'on peut appeler plus globalement, en l'occurrence, l'humanitaire peuvent-ils se substituer à la réflexion politique ?
Yves Lacoste. Bien s?r que non. Ce conflit du Kosovo a été en même temps un moyen de montrer les capacités de l'OTAN. J'estime que l'idée de montrer que les Américains avaient un r?le absolument dirigeant dans l'OTAN et que ces forces, en dehors des Américains, ne servaient à rien, est un enjeu politique certainement très important. Bien s?r l'exercice du " droit d'ingérence " est un acte politique. Vouloir établir au plan international un droit politique de ce genre dans l'absolu est quelque chose qui me para?t extrêmement dangereux. Et lorsque certaines organisations disent qu'il faudrait une force militaire, une police internationale pour la mise en application de ce droit d'ingérence, je pense qu'on va à des dangers redoutables.
[url=http://www.achbanker.com/home.php]hollister[/url] Compte tenu de la puissance technique, de la capacité de projection de forces américaines, on va sacraliser le droit qui est celui de la puissance américaine. C'est bien gentil de raisonner en termes de droit, mais il faut aussi raisonner en termes de rapports de forces concrets. Dans l'affaire du Kosovo, il s'agit en définitive de l'intervention de puissances pour démontrer la suprématie américaine dans le domaine de la technologie militaire. Et cela, c'est une opération politique de la plus grande importance.
Interview réalisée par M. M.

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